Lettres persanes

Les Lettres persanes est un roman épistolaire de Montesquieu, rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek et Rica, et leurs amis respectifs restés en Perse.



Catégories :

Roman français - Roman épistolaire - Conte philosophique - Roman paru en 1721 - Orientalisme - Littérature du XVIIIe siècle

Lettres persanes

Illustration de Lettres persanes


Auteur Montesquieu
Genre Roman épistolaire
Pays d'origine France
Date de parution 1721

Les Lettres persanes est un roman épistolaire de Montesquieu, rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek et Rica, et leurs amis respectifs restés en Perse. Leur séjour dure huit ans.

Au XVIIIe siècle, l'Orient et le goût des voyages sont à la mode. Cependant, le roman fut publié au printemps 1721 à Amsterdam, et Montesquieu, par prudence, n'avoua pas qu'il en était l'auteur. Selon lui, le recueil était anonyme, et il se présentait comme simple traducteur.

Contenu et portée

Usbek, un seigneur persan, accompagné de son ami Rica, fait un voyage en Europe jusqu'à Paris. En tenant à jour une correspondance avec des amis rencontrés dans les pays traversés, il dépeint d'un œil faussement naïf - celui qu'une civilisation lointaine pourrait porter sur l'Occident, réduit par conséquent lui-même à quelques contrées exotiques - les mœurs, les conditions et la vie de la société française du XVIIIe siècle.

Le «regard étranger», dont Montesquieu donne ici un des premiers exemples éloquents, contribue ainsi à alimenter ce relativisme culturel qu'on devait voir ensuite illustré chez d'autres auteurs du XVIIIe siècle. Mais ce roman par lettres vaut aussi en lui-même, en outre par sa peinture des contradictions déchirant le personnage central d'Usbek : partagé entre ses idées modernistes et sa foi musulmane, il se verra sévèrement condamné par la révolte des femmes de son harem et le suicide de sa favorite, Roxane.

Le lecteur lisant ce roman épistolaire se moque du Persan faisant preuve d'une naïveté à l'égard des modes occidentales. Mais il ne rit pas longtemps, car en continuant sa lecture il se rend compte que c'est de lui qu'on se moque. Car, surtout dans la Lettre 99 - Rica à Rhédi à Venise, Montesquieu va critiquer les manières de s'habiller des Français, en particulier des Parisiens, en utilisant des hyperboles, des antithèses, des métaphores, des accumulations d'exemples... Mais la mode n'est pas son intérêt... Il s'en moque totalement. Si on lit entre les lignes, Montesquieu critique clairement de façon implicite le dispositif monarchique sous lequel il vit. Cette «arme fatale» (créée par Richelieu) consiste à réunir les 3 pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) sur la tête d'une seule et même personne : le Roi. En résumé, dans ce texte, Montesquieu laisse entendre la vulnérabilité et la versatilité des Français face à leur souverain.

Sources

Les sources de Montesquieu sont légion, allant jusqu'à ses lectures et conversations pendant l'écriture de l'œuvre. Il obtint la majorité de ses connaissances sur la Perse (qui ne sont pas négligeables) du livre de Jean Chardin Voyages en Perse; il possédait l'édition en deux volumes de 1687 et acquit l'édition complète en 10 volumes en 1720. Il puisa aussi, dans une moindre mesure, dans les nombreuses œuvres qui garnissaient sa bibliothèque dont les Voyages de Jean-Baptiste Tavernier et Paul Ricaut. Concernant la France du XVIIIème siècle et Paris, ses seules sources sont ses propres expériences, avec des conversations et anecdotes le concernant.

Certains aspects du livre portent l'empreinte de modèles, desquels principal est L'Espion dans les cours des princes chrétiens de Giovanni Paolo Marana, célèbre à l'époque. Les Lettres persanes se démarquent de la majorité des rédigés à sujets orientaux par le peu d'influence sur elles qu'ont les Mille et une nuits d'Antoine Galland, la Bible et le Coran.

Publication

Le roman constitué de 150 lettres fut publié en mai 1721 par Jaques Desbordes à Amsterdam, se dissimulant sous le pseudonyme A Cologne chez Pierre Marteau pour éviter la censure ou les poursuites. Nommé édition A, ce texte sert de référence à l'édition critique de 2004 des Œuvres complètes de Montesquieu de la fondation Voltaire. Une deuxième édition (B) fut imprimée par le même éditeur plus tard la même année, sans raison évidente, comprenant trois nouvelles lettres et amputée de treize autres. Les éditions plus tardives du vivant de l'auteur (c'est-à-dire jusqu'en 1755) dérivent toutes des éditions A et B.

L'édition de 1758, qui fut préparée par le fils de Montesquieu, comprend huit nouvelles lettres (pour un total de 161) et le court essai de l'auteur Quelques réflexions sur les Lettres Persanes. Elle a été utilisée pour les éditions suivantes jusqu'aux Œuvres complètes de 2004, qui reviennent à l'édition originale en incluant les nouvelles lettres marquées "supplémentaires" et , entre parenthèses, la numérotation de 1758.

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