Exposition universelle de 1855

L'Exposition universelle de 1855 est la première exposition universelle qui se tient à Paris sur les Champs-Élysées du 15 mai au 31 octobre 1855.



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Exposition universelle - Salon et exposition à Paris - 1855

Exposition universelle de 1855
Exposition universelle de 1855
Localisation Paris
Pays France France
Type Exposition universelle, Champs-Élysées
Date d'ouverture 15 mai 1855
Date de clôture 31 octobre 1855
Fréquentation 5 100 000 visiteurs
Organisateur Commission impériale

L'Exposition universelle de 1855 est la première exposition universelle qui se tient à Paris sur les Champs-Élysées du 15 mai au 31 octobre 1855. Elle accueille près de 5 100 000 visiteurs. 53 états et leurs colonies y participent.

Naissance de l'Exposition

Le prince Napoléon, président de la commission
Façade nord du Palais de l'Industrie

C'est par un décret impérial du 8 mars 1853, qu'est décidée la tenue à Paris, en 1855, d'une Exposition universelle où seraient exposés des produits agricoles et produits industriels. Le même décret autorisait l'admission à cette exposition des produits de l'ensemble des nations. L'exposition quinquennale, qui devait avoir lieu en 1854, fut, par conséquent, ajournée et réunie à l'exposition universelle.

Un nouveau décret du 22 juin décidait à son tour qu'une Exposition universelle des Beaux-arts se tiendrait en même temps que l'Exposition universelle de l'Industrie. Une commission impériale, ayant pour président le prince Napoléon[1] et Arlès-Dufour comme secrétaire général est constituée le 24 décembre, ayant pour charge d'organiser cette grande manifestation.

La commission impériale comprend deux sections : la section des Beaux-Arts où on trouve les noms de Prosper Mérimée, Eugène Delacroix et Ingres et la section Agriculture et Industrie où on trouve les noms de Frédéric Le Play, Ferdinand de Lesseps, Émile Pereire, Michel Chevalier[2].

La première tâche de la commission est de demander aux préfets l'organisation d'un comité dans chacun des départements et d'inviter les gouvernements étrangers à participer ainsi qu'à désigner des commissaires à l'exposition.

L'Exposition

Le lieu retenu est le triangle constitué par les Champs-Élysées, le Cours de la Reine et l'avenue Montaigne. L'Exposition universelle de 1851 de Londres avait excité l'esprit de compétition et :

«À peine les portes du Palais de Cristal étaient-elles closes que de toutes parts on se mit à réclamer pour Paris l'honneur d'un identique concours. »[3]

Plan et emplacement des bâtiments de l'Exposition

Le 15 mai 1855 est le jour de l'inauguration officielle. «Malheureusement le soleil n'en favorisa pas la solennité. Elle fut assombrie, au contraire, par un temps pluvieux et froid, que n'aurait jamais pu faire prévoir la date printanière. »[4]

La cérémonie d'ouverture a lieu dans le Palais de l'Industrie devant une assistance nombreuse et mondiale. Malgré la guerre de Crimée[5] et les combats de la marine française dans la Baltique, l'Exposition veut faire croire à la collaboration économique des Nations.

Le palais de l'industrie

Article détaillé : Palais de l'Industrie.
Palais de l'Industrie côté des Champs-Élysées

Pour accueillir l'Exposition on construisit le long des Champs-Élysées un gigantesque édifice[6], le Palais de l'Industrie.

Au départ, le bâtiment avait été prévu pour abriter les expositions nationales qui se tenaient depuis la Révolution dans des locaux mal adaptés. La conception de l'édifice est le fruit de la collaboration de l'architecte Jean-Marie Victor Viel et des ingénieurs Alexis Barrault et Georges Bridel. La façade de 208 mètres de long s'ouvrait sur un portail monumental en arc de triomphe dont la corniche est décorée d'un groupe allégorique La France couronnant d'or l'Art et l'Industrie, œuvre du sculpteur Élias Robert. Cette France est encadrée par des groupes de putti portant les armes impériales qui sont l'œuvre du sculpteur Georges Diebolt[7]. Les quatre façades sont percées d'une double rangée de fenêtres en plein cintre ; entre les deux étages de fenêtres, court une frise où sont gravés les noms des grands hommes de l'humanité.

Ce bâtiment est une prouesse technique. On y emploie pour la première fois des poutres en fer forgé, portées par des colonnes de fonte. La voûte en berceau de la nef centrale, d'une portée de 48 mètres, repose sur les colonnes, sans avoir recours à des tirants. On utilise des arcs-boutants et pour contrecarrer les poussées de la toiture et d'énormes blocs de plomb servent de butées.

Il est d'évidence, particulièrement rapidement, que la place manquera pour recevoir l'ensemble des exposants et la commission impériale étudie la possibilité de créer des annexes. On construit par conséquent une galerie de jonction qui relie le Palais à la rotonde du Panorama[8], vouée néenmoins à la démolition, puis une nouvelle galerie de jonction relie la Rotonde à la galerie annexe. La galerie annexe des machines, large de 27 mètres, est bâtie le long de la Seine et couvre de la place de la Concorde au pont de l'Alma.

La ville de Paris expose les travaux de cartographie du sous-sol parisien réalisé par les ingénieurs de l'Inspection générale des carrières. Cet atlas des carrières, cavités souterraines, rivières, catacombes dessinent un Paris mystérieux inconnu des habitants de la capitale. [9] Cet atlas sera récompensé d'une médaille de première classe.

Le Palais des Beaux-Arts

Palais des Beaux-Arts
Plan du Palais des Beaux-Arts avenue Montaigne

Si Londres avait devancé Paris pour la tenue de la première Exposition universelle, la France sera en 1855 la première nation à offrir une grande exposition mondiale d'art contemporain, peinture, gravure, lithographie, sculpture, médailles et architecture.

Sur les plans de l'architecte Hector Lefuel on édifie avenue Montaigne un Palais des Beaux-Arts. La façade en forme de fer à cheval est de style Renaissance. Là, s'exposeront 28 nations, 4 979 œuvres et 2 176 artistes, dont 1 072 artistes français. Ces œuvres seront admirées par un million de visiteurs.

Voici Frédéric Auguste Bartholdi avec sa statue du général Rapp et Jean-Léon Gérôme avec sa peinture Le siècle d'Auguste et l'apparition de Jésus-Christ.

Charles Baudelaire, critique d'art reconnu dans le milieu des Salons, rédigé trois articles sur l'Exposition. Ces articles seront réunis dans l'ouvrage posthume Curiosités esthétiques[10].

En marge de l'Exposition, Gustave Courbet, dont onze œuvres sont exposées officiellement, est furieux de ne pas voir choisie sa composition L'Atelier. Il fait bâtir à côté du Palais des Beaux-Arts un pavillon de bois et de briques, le Pavillon du réalisme où il expose L'Atelier du peintre et une quarantaine d'autres œuvres.

L'Horticulture

C'est sur un terrain d'environ un hectare, dit carré de l'Élysée, que se tient l'exposition d'horticulture en face du Palais de l'industrie. Elle réunira 555 exposants et présentera tout ce qui est indispensable à l'art du jardin. On y trouve des pavillons de bois, des volières, des serres, des bassins d'agrément et aussi des plantes et arbustes potagers ou décoratifs. Après la manifestation le terrain devient un jardin public.

L'Agriculture

Les grands points sur lesquels se portent l'intérêt de la section de l'agriculture sont le drainage, l'irrigation, l'amendement des sols et la mécanisation des tâches agricoles. Avec sa machine à moissonner, la firme américaine Mc Cormick triomphe comme elle l'avait déjà fait en 1851 à Londres.

À l'annonce de la tenue de l'Exposition, la Chambre de Commerce de Bordeaux demande à la Chambre syndicale des courtiers en vins de Gironde d'établir une classification officielle des vins de Bordeaux dans l'objectif de favoriser les transactions commerciales. [11]

Les récompenses

La remise des récompenses a lieu le 15 novembre 1855 en présence de 40 000 spectateurs dans la grande nef du Palais de l'Industrie. La cérémonie débute par un discours du prince Napoléon, président de la commission impériale, que l'empereur et l'impératrice écoutent debout.

Dans la catégorie Commerce et industrie seront attribuées en plus des décorations décernées par l'empereur : des grandes médailles d'honneur, des médailles d'honneur, des médailles de première et de deuxième classe et des mentions honorables.

Dans la liste de ceux que l'empereur décore de la Légion d'honneur, on relève les noms d'ouvriers qui se sont distingués par les améliorations apportées aux procédés de fabrication de leur industrie. L'empereur récompense aussi ceux qui se sont illustrés pour services rendus aux classes ouvrières. [12]

Dans la catégorie Beaux-Arts seront attribuées 40 décorations décernées par l'empereur, 16 médailles d'honneur décernées par le jury mais aussi des médailles de première, deuxième et troisième classe et de mentions honorables.

Parmi les récipiendaires, le peintre Ingres est élevé au grade de Grand Officier dans l'ordre de la Légion d'Honneur, Delacroix à celui de Commandeur, le sculpteur Barye au grade de Chevalier.

Les médailles à l'effigie de l'empereur sont l'œuvre du sculpteur Désiré-Albert Barre[13]

La cérémonie se termine en musique. C'est Hector Berlioz qui dirige l'orchestre. On y interprète des morceaux de Mozart, Beethoven, Gluck, Rossini et Meyerbeer et la cantate L'impériale que Berlioz avait rédigé pour l'occasion. Berlioz pour diriger l'orchestre utilise pour la première fois en France un métronome électrique.

«J'avais fait venir de Bruxelles un mécanicien à moi connu, qui m'installa un métronome électrique à cinq branches. Par le simple mouvement d'un doigt de ma main gauche, tout en me servant du bâton conducteur avec la droite, je pus ainsi marquer la mesure à cinq points différents et fort distants les uns des autres, du vaste espace occupé par les exécutants. Cinq sous-chefs recevant mon mouvement par les fils électriques, le communiquaient aussitôt aux groupes dont la direction leur était confiée. La totalité fut merveilleux. »[14]

Vestiges de l'Exposition

Les sculptures qui ornaient le Palais de l'Industrie, "La France couronnant de lauriers, l'Art et l'Industrie, par Elias Robert, ont été transportées en 1900 dans le bas du Parc de Saint-Cloud, les couronnes tendues par la France ont disparu mais aussi les piques de son diadème, les armes impériales sur les cartouches sont effacées.

Sources

Notes et références

  1. Le prince Napoléon sera hors de France du premier avril 1854 au premier février 1854, car il commandait à une division de l'Armée d'Orient.
  2. La section de l'Agriculture et de l'Industrie est fortement empreint de la pensée Saint-simonienne
  3. Introduction au rapport sur l'Exposition universelle adressé à l'empereur Napoléon III par le prince Napoléon
  4. Les salons de Paris, et la société parisienne sous Napoléon III, Edouard Ferdinand de la Bonninière Beaumont-Vassy, ed. Ferdinand Sartorius, 1868
  5. Le 16 mai sur le front de Crimée ravagé par le choléra, le Général Canrobert est relevé par le général Aimable Pélissier.
  6. Dessin d'une coupe transversale du Palais de l'Industrie par Max Berthelin en 1854, musée d'Orsay
  7. Mobilier de France
  8. Le Panorama, construit en 1831 sur des plans de Jacques Hittorff fut intégré aux bâtiments de la première exposition universelle comme salle d'exposition. Là furent présentés la production des manufactures de Sèvres et des Gobelins mais aussi les joyaux de la couronne de France.
  9. Atlas des carrières de Paris 1855
  10. Curiosités esthétiques, Charles Baudelaire, ed. Michel Levy frères, Paris, 1868
  11. Le vin, Jean-François Gautier, ed. Le Cavalier Bleu, 2001
  12. Relation de la distribution de récompenses aux exposants, CNUM
  13. D. A Barre (1818-1878), fils de Jean-Jacques Barre, graveur général des monnaies et des timbres
  14. Mémoires, Hector Berlioz, p. 369, ed. Calman-Levy, 1861.

Bibliographie

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